Quel automne pour le printemps social ?
Fragilisées par l’échec des mouvements SNCF et étudiant, les organisations politiques et syndicales doivent repenser leur stratégie pour répondre à un pouvoir inflexible et à une base en partie radicalisée.
dans l’hebdo N° 1512 Acheter ce numéro

Beaucoup espéraient l’avènement d’un nouveau Mai 68 pour stopper le train des réformes libérales d’Emmanuel Macron. Le « printemps social » aura finalement accouché d’un mouvement double, étendu dans les universités et historiquement long à la SNCF, mais incapable d’additionner les colères et de peser sur le gouvernement.
Emmanuel Macron, attentif aux signes de fragilité de sa courbe sondagière, tente de se montrer un peu plus à l’écoute des syndicats, qu’il a reçus mardi 17 juillet à l’Élysée. Il entend leur redemander de négocier une évolution de l’assurance chômage (contrats courts, cumul emploi-chômage) à la rentrée. L’agenda social reste donc chargé et la méthode inchangée : avancer sans tenir compte des mobilisations.
Mais le paysage s’est transformé en ce début d’été : huit syndicats et organisations patronales se sont réunis le 11 juillet pour tenter d’établir leur propre calendrier ; le patronat a un nouveau représentant ; la CFDT montre des signes de lassitude dans le dialogue avec le gouvernement, s’estimant peu écoutée ; Force ouvrière s’est donné un nouveau chef, Pascal Pavageau, en rupture avec la stratégie conciliatrice de son prédécesseur : le syndicat prépare déjà une mobilisation interprofessionnelle qui pourrait aller jusqu’à un appel à la grève, fin septembre. Reste à tirer le bilan d’un printemps agité, qui a montré sous un jour nouveau la profonde crise qui traverse les syndicats et toutes les organisations de la gauche, et fait apparaître des préoccupations nouvelles.
« Réimplanter le syndicalisme »Karl Ghazi Secrétaire de la CGT commerce de Paris, membre de l’intersyndicale Clic-P
Le pouvoir a une lecture assez juste des rapports de force actuels et, depuis la bataille contre