Dominique A : l’élan vital
Au terme d’une année intense, marquée notamment par la parution de deux albums et d’un livre, le chanteur se confie sur ses doutes et désirs.
dans l’hebdo N° 1532-1534 Acheter ce numéro

En 1992, un jeune homme surgi de nulle part, ou presque, donnait un radical coup de jeune à la chanson française avec La Fossette, premier album d’une éclatante fraîcheur minimaliste. Aussi dépouillé que son univers musical à l’époque, son nom de scène – Dominique A – sonne aujourd’hui encore comme la promesse d’un éternel (re)commencement.
Propulsé chef de file d’une nouvelle génération d’auteurs-compositeurs-interprètes, l’artiste ne s’est jamais reposé sur ses lauriers, ne cessant au contraire de se remettre en question et d’explorer des pistes différentes – au risque (assumé) de nous perdre parfois un peu en chemin. Toutefois, et c’est le plus important, la trajectoire d’ensemble témoigne d’une inflexible fidélité à soi-même.
Outre La Fossette, la discographie de Dominique A compte plusieurs jalons majeurs – La Mémoire neuve (1995), Remué (1999), La Musique/La Matière (2009) et Éléor (2015) – auxquels s’ajoute le coffret rétrospectif Le Détour (2002). Elle s’est enrichie en 2018 de deux nouveaux albums, Toute latitude et La Fragilité, à six mois d’intervalle, le premier très électrique et le second plus intimiste.
Émaillée de concerts réguliers, dont deux à la Philharmonie de Paris au printemps, l’année 2018 a également vu la parution du livre Ma vie en morceaux, bel autoportrait fragmenté de Dominique Ané, chaque chapitre correspondant à une chanson de son alter ego Dominique A. Enfin, sur le plan personnel, 2018 a marqué le franchissement du cap symbolique des 50 ans – précisément le 6 octobre.
Comment vivez-vous le passage du temps et que représente pour vous le fait d’avoir 50 ans ?
Dominique A : Je le vis assez mal, comme beaucoup de monde ! Dans mon entourage, d’autres en font l’expérience et ce n’est anodin pour personne. Ma vie n’a pas changé radicalement pour autant. M’inquiètent surtout les années à venir : le problème n’est