Les services publics au rouleau compresseur
L’Europe, sous l’impulsion des gouvernements des États membres, a été le cadre d’un démantèlement progressif des télécoms, des postes, du train, etc. La gauche européenne souhaite inverser la tendance.
dans l’hebdo N° 1536 Acheter ce numéro

Doucement mais sûrement. La mécanique de privatisation des services publics, qui aboutit aujourd’hui à un démantèlement d’une rare intensité, puise ses racines dans un mouvement entamé il y a plus de trente ans. Après la privatisation, à la fin des années 1980, des outils productifs nationalisés à la Libération pour reconstruire le pays (banques, assurance, sidérurgie, industries manufacturières), les dirigeants européens en viennent, une décennie plus tard, aux grands réseaux d’État des télécommunications, de la poste et du transport ferroviaire.
L’Europe s’affirme comme le cadre privilégié pour conduire cette campagne, même si la privatisation est une idée tardive dans la construction européenne. « Depuis le début de l’histoire européenne, les débats étaient nombreux et visaient davantage la coopération entre les États et leurs opérateurs nationaux que la recherche de leur mise en concurrence », relève un rapport du groupe Gauche unitaire européenne (GUE) au Parlement européen, regroupant les communistes et des partis antilibéraux, qui tire le bilan des politiques de privatisation.