« Nous gilets jaunes des ronds-points… »
À Commercy, 75 délégations ont débattu pendant un week-end. Si l’organisation du mouvement reste la question la plus délicate, un consensus s’établit sur les principes et les revendications.
dans l’hebdo N° 1538 Acheter ce numéro

O n manque de punaises ! » crie Chantal* devant un grand panneau de contreplaqué sur lequel est dessinée une carte de France. Dans la salle polyvalente de Sorcy-Saint-Martin, près de Commercy (Meuse), chaque délégation de gilets jaunes arrivant ce samedi matin 26 janvier est conviée à marquer d’une de ces petites pointes de couleur la ville ou le village d’où elle vient. Saint-Dizier, Sète, Aurillac, Die, Saint-Nazaire, Strasbourg… Plus de 75 délégations ont répondu à l’« appel de Commercy » lancé en décembre. Diffusé en vidéo sur Internet, il invitait les gilets jaunes à se réunir localement en assemblée, sur un mode participatif et horizontal, et proposait la tenue d’une « assemblée des assemblées » à Commercy pour débattre de la coordination nationale du mouvement.
Sous une brume épaisse et une légère pluie, ce sont plus de 350 personnes qui ont donc convergé vers cette salle prêtée par la mairie. Alors qu’à l’entrée se presse une masse de gilets fluo, sur lesquels on peut lire des slogans comme « Ne vivons plus comme des esclaves », cette salle paraît chaque minute plus exiguë. Car, outre les délégations participantes, affluent des gilets jaunes « indépendants » et des curieux, à qui est donné le statut d’« observateurs ». Un statut pensé pour inclure quiconque souhaite assister au week-end, mais qui « permet d’éviter que des délégués autoproclamés ne monopolisent la parole et participent aux décisions ou aux votes qui auront lieu », explique Steven, éducateur spécialisé de 28 ans, un des Meusiens à l’origine de l’appel.
À l’extérieur, sous un chapiteau dressé pour la retransmission des débats en cas de salle saturée, les délégations font connaissance autour de boissons chaudes. « Je n’ai pas d’attentes particulières, car j’ai peur d’être
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