Pour se défendre, l’union fait la force

Face à la répression judiciaire, des militants s’organisent pour faire pencher la balance du côté des manifestants.

Romain Haillard  • 4 avril 2019
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Pour se défendre, l’union fait la force
© crédit photo : KARINE PIERRE / HANS LUCAS

De la rue aux tribunaux, même combat. Face à la répression judiciaire, des militants s’organisent pour faire pencher la balance du côté des manifestants. Défense collective à Toulouse ou à Rennes, caisse de solidarité à Lyon ou encore Stop répression à Paris… Ces collectifs apportent un soutien juridique aux contestataires lors des mouvements sociaux. L’idée n’est pas neuve. L’un des premiers groupes constitués sous la dénomination Défense collective avait été fondé en 1971 par des avocats maoïstes proches du Groupe d’information sur les prisons (GIP, fondé notamment par Michel Foucault). Ils publient, entre autres, le Manuel de l’arrêté, petit bréviaire de défense juridique. Aujourd’hui encore, les héritiers de cette pratique solidaire participent à la diffusion des bonnes pratiques : connaître le numéro d’un avocat, ne rien déclarer devant la police ou encore refuser les comparutions immédiates.

Les défenses collectives prennent en charge les manifestants dès leur interpellation. Par exemple en faisant parvenir aux avocats les garanties de représentation du prévenu (contrat de travail, certificat de scolarité, justificatif de domicile…) pour éviter une détention provisoire. Les frais de justice représentent un coût, parfois assumé collectivement par les manifestants, à l’initiative des groupes de défense. Certains collectifs, rompus aux procédures, peuvent participer à l’élaboration des stratégies judiciaires. Refuser les étiquettes de bon ou mauvais manifestant dans sa défense (stratégie de non-dissociation), refuser le profilage social ou, encore, politiser le procès.

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