Baltimore se bat pour sa jeunesse
Dans cette ville livrée à la misère et à la violence, un programme municipal œuvre à l’insertion des 18-24 ans.
dans l’hebdo N° 1554 Acheter ce numéro

Il se dresse au 1510 de Lafayette Avenue, tel un phare dans un océan de misère. Les briques rouges du centre Youth Opportunity détonnent avec les maisons accolées, plus que défraîchies, et pour certaines barricadées. Rachetées par des promoteurs, elles attendent d’être détruites, mais les programmes de restructuration urbaine tardent à venir. En attendant, des centaines de jeunes désœuvrés errent dans les rues, où commerces et services publics se raréfient. C’est dans ce paysage que les travailleurs sociaux de Youth Opportunity se démènent. Dédiée aux décrocheurs, aux chômeurs et aux ex-détenus de 18 à 24 ans, l’organisation est une institution respectée à West Baltimore.
« Yo », ainsi qu’on la surnomme, est née d’une volonté gouvernementale en 2000, sous la présidence de Bill Clinton. Quand Baltimore a été sélectionnée, la ville accumulait les problèmes, dont celui d’avoir des milliers de jeunes à la rue. En 2001, Yo touche une subvention de 38 millions de dollars pour les six premières années. Cette enveloppe a permis d’aider 15 000 personnes, dans les deux principaux centres situés à l’est et à l’ouest de Baltimore . En 2006, la Ville a pris la relève du financement.
Kerry Owings est directeur de programme pour l’emploi de la jeunesse à Baltimore depuis trente ans. Il dirige le centre Yo de West Baltimore. « On reçoit beaucoup de filles mères et des jeunes hommes qui sortent de prison. On les aide à obtenir un diplôme. » Une garderie prend en charge les enfants des jeunes mères qui suivent des cours. Une salle de sport, un baby-foot et même un studio pour faire du rap sont à disposition. Un cadre agréable dans ces quartiers très anxiogènes.
Dans la salle informatique, de vieux ordinateurs tournent encore sous Windows XP : le centre est vieillissant, la municipalité n’a pas pu s’aligner sur les subventions fédérales versées initialement. « On n’a plus que 3 millions de dollars par an. Avant, dix coachs
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