Colère noire dans les cortèges
Confrontés à une répression croissante, les gilets jaunes en viennent à voir des alliés dans les black blocs.
dans l’hebdo N° 1552 Acheter ce numéro

Cagoulés et vêtus de noir, ils étaient le cauchemar de Manuel Valls et sont maintenant celui de Christophe Castaner. Le 1er mai, les black blocs étaient bien visibles à Paris, derrière un grand cygne noir. Depuis quelques mois, ils sont présents dans les cortèges jaunes, à Paris et ailleurs. Dans les rangs des gilets jaunes, on les ignore, on les tolère, parfois on les applaudit ou on les rejoint. De plus en plus acceptée, la tactique « black bloc » serait-elle en train d’essaimer ?
« Les gilets jaunes n’ont pas attendu le black bloc pour être violents », sourit Pietro (1), 25 ans, un antifasciste parisien membre du bloc cagoulé. Par ailleurs, face à une répression toujours plus forte, les manifestants se sont vite aperçus que le black bloc pouvait être un allié. « Ils ont compris que nous ne sommes pas contre les gilets jaunes, poursuit Pietro. Au contraire, c’est bien pratique d’avoir un black bloc pour tenir la ligne face aux flics. Depuis l’acte du 16 mars, durant lequel on s’est fait massacrer par la police, je n’ai plus entendu personne qui condamnait la violence. »
À Lyon, le constat est identique. Alors que les gilets jaunes lyonnais patinent, le durcissement de la répression début 2019 et le nettoyage des ronds-points autour de la capitale des Gaules donnent au mouvement une énergie nouvelle. « Au début, il y avait une super ambiance, on donnait