Céline Bardet : « Le viol est l’arme du XXIe siècle »
Une prise de conscience s’opère à l’échelle mondiale. Mais, selon la juriste Céline Bardet, les discours ne suffisent plus : il faut agir plus efficacement.
dans l’hebdo N° 1572 Acheter ce numéro

Juriste et enquêtrice criminelle internationale, la Française Céline Bardet parcourt inlassablement le monde pour obtenir justice pour les victimes de viol de guerre. Avec son ONG We are not Weapons of War (WWoW), elle apporte aussi des solutions concrètes, et technologiques, pour répondre aux besoins spécifiques des survivant·e·s.
Vous dites que le viol de guerre est le crime parfait. Qu’entendez-vous par là ?
Céline Bardet : Il faut avant tout bien savoir de quoi on parle. Par « viol de guerre », je parle des violences sexuelles qui se déroulent uniquement dans des contextes de conflit armé ou de crise. C’est le crime parfait d’abord parce qu’il ne coûte pas cher. Ensuite parce qu’il est très peu poursuivi. À choisir entre utiliser une Kalachnikov, exécuter des gens ou violer, on sait aujourd’hui qu’on a moins de risque d’être poursuivi si on viole… C’est aussi un crime qui n’atteint pas seulement la victime, mais toute la société. Une arme à déflagrations multiples !
Le viol emprisonne sa victime dans un silence, pas le sien mais celui que lui impose la société. Le viol de guerre devient ainsi un crime indicible, peu identifiable immédiatement
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