« Joker », de Todd Phillips : le rire qui tue
Dans Joker, Lion d’or à Venise, Todd Phillips met en scène le clown ennemi de Batman sous les traits d’un psychopathe fragile et terrifiant.
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Si le rire est le propre de l’homme, il l’est aussi jusque dans sa folie. Atteint de troubles psychiques, Arthur Fleck (Joaquin Phoenix) est gagné par un rire compulsif quand un malaise lui vient. Son job : clown de rue à Gotham, une ville ressemblant à un New York pas tout à fait contemporain.
Le film commence par une séquence brutale et pathétique. Alors qu’Arthur fait son métier, exhibant une pancarte publicitaire, des enfants la lui volent et se mettent à courir. Il les poursuit mais, une fois engouffrés dans une sombre ruelle, les gamins parviennent à le mettre à terre et le rouent de coups. Autant dire que cet homme est d’abord un être vulnérable. Il est aussi terriblement inquiétant. Joaquin Phoenix, très amaigri par rapport à ses derniers rôles, a des faux airs d’Antonin Artaud. Le regard perçant, pénétrant jusqu’aux tréfonds du néant.
Arthur a des rêves inaccessibles. Il aimerait réussir une carrière de comique et être invité dans l’émission télévisée de Murray Franklin (Robert De Niro). Mais, quand il s’adonne au stand-up, il est le seul à rire. Il vit sous le
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