Dossier : Féminismes : Les nouvelles voix
Va chier, camarade sexiste !
Si les partis qui composent la gauche ont verni leurs programmes d’un volet dédié au féminisme, à l’égalité femmes-hommes et à la lutte contre les violences de genre, dans la pratique, ils sont loin d’être exemplaires.
L e socialisme est un féminisme », « abolir le patriarcat », « écologiste et féministe »… Que l’on soit sur les sites du PS ou du PCF, dans un livret thématique de La France insoumise, dans la rubrique « arguments » du NPA, sur la page du comité « féminisme » d’Europe Écologie-Les Verts ou dans l’espace « idées » de Génération·s, le féminisme s’impose dans tous les programmes politiques de gauche. Une (relative) nouveauté ! Car, rappellent les sociologues Diane Lamoureux et Francis Dupuis-Déri, en introduction d’un ouvrage collectif intitulé Les Antiféminismes (1), « si [l’antiféminisme] a été largement associé au néolibéralisme et à la droite conservatrice, il couvre l’intégralité du spectre politique, la gauche n’ayant de cesse de blâmer le féminisme comme “diversion” de la lutte des classes ».
À en croire les programmes et les discours, les comportements franchement sexistes appartiennent désormais au passé. Mais est-ce le cas au siège des partis ? Dans les municipalités ? À l’Assemblée nationale ? Au Sénat ? Au Parlement européen ? Pas vraiment. Denis Baupin pouvait bien porter du rouge à lèvres pour dénoncer le sexisme et en même temps agresser des membres d’EELV. Et toute la gauche peut bien se parer d’antisexisme, les comportements n’ont que peu changé.
« La véritable gauche anticapitaliste ne se réalisera jamais pleinement si elle continue à reproduire des travers sexistes », dénonçait en 2013 le texte « Sexisme, féminisme et gauche », rédigé par des militantes du NPA. Les femmes ne représentaient alors que 30 % des effectifs du parti. Dans la vie politique en général, elles sont sous-représentées : les députées représentent 38,7 % des sièges de l’Assemblée ; les sénatrices 31,6 %. La loi sur la parité (2), votée par la « gauche plurielle » en 2000, a certes élargi la voie mais n’a pas pour autant gommé les violences, réelles et symboliques, dont les femmes sont quotidiennement victimes.
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