Le « validisme », une oppression méconnue
Les personnes valides seraient-elles supérieures à celles en situation de handicap ? Non, bien sûr, et pourtant… Un collectif dénonce l’attitude de la société en la matière.
dans l’hebdo N° 1595 Acheter ce numéro

S’il y a bien un geste qui marque Céline Extenso, c’est la caresse sur la joue. « C’est sidérant et humiliant ! J’ai 40 ans, des diplômes, et pourtant les gens continuent à me considérer comme une enfant », fulmine-t-elle. Créatrice avec sept autres femmes du collectif Les Dévalideuses, elle milite au quotidien pour éviter « ces attitudes paternalistes ». En janvier dernier, le collectif lance sur Twitter une opération de sensibilisation. Durant un mois, ses membres prodiguent chaque jour des conseils pour s’approprier la question du « validisme », à savoir la prétendue supériorité des personnes valides sur celles en situation de handicap. Objectif : « Faire comprendre au grand public combien il envahit chaque parcelle de nos vies »,assure cette quadragénaire.
Qu’il soit visible ou invisible, le handicap concernerait une personne sur six en France. Soit 10 millions d’individus confrontés au validisme. S’il passe par les gestes pour Céline Extenso, il se manifeste surtout par les idées reçues. L’une des principales : le handicap est synonyme d’incapacité. « Nous sommes surtout ségrégués là-dessus », assure Thibault Corneloup, porte-parole du Collectif pour la liberté d’expression des autistes (CLE autistes). Avec la centaine de personnes de son groupe, il milite pour que la société arrête de considérer l’autisme