Ehpads : « Ne pas accompagner les mourants est une catastrophe »
Pour Valentine Trépied, la crise du Covid-19 a mis en lumière le sentiment d’isolement des personnes vivant en Ehpad et l’impact que cela peut avoir sur leur bien-être psychique.
dans l’hebdo N° 1613-1615 Acheter ce numéro

Très médicalisés, les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) ont tendance à adopter une approche très -physique du soin, ne laissant que peu de place à un accompagnement psycho-social de la fin de vie. Valentine -Trépied, sociologue du vieillissement et spécialiste des Ehpad, a analysé, dans le cadre de son travail de recherche, « l’expérience vécue de la relation soignante par les personnes âgées dépendantes ». Selon elle, le manque de personnel et les cadences effrénées pour prodiguer les soins vont à l’encontre de l’autonomie des personnes âgées et renforcent le sentiment de solitude des résident·es.
Votre recherche et vos entretiens vous ont permis de distinguer différentes manières de vieillir en Ehpad. Quelles sont-elles ?
Valentine Trépied : Il s’agit de trois expériences du vieillissement en Ehpad. La première, « s’accepter », concerne les personnes âgées qui ont choisi de s’y installer. Ce sont les plus dotées économiquement, socialement et culturellement, et elles vivent plus souvent en établissement privé. Elles valorisent le fait d’avoir pris cette décision, pour ne pas dépendre de leurs proches, et le revendiquent comme une forme d’autonomie.
La deuxième catégorie, que j’ai nommée « se résigner », concerne davantage celles qui se sont laissé convaincre d’aller en Ehpad par leurs proches ou leur médecin. Elles ont « capitulé » pour ne pas entrer en conflit avec eux. Elles viennent de
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