Logement : Que l’espace et la lumière soient
Le confinement a révélé les insuffisances de nombreux appartements, exigus et peu adaptés aux familles, et qui ont amplifié l’impact de la crise pour les plus mal lotis.
dans l’hebdo N° 1613-1615 Acheter ce numéro

© IMAGE POINT FR - LPN/BSIP via AFP
Bernard raconte son confinement avec une égalité de ton insolite, tant ses conditions de logement frisent l’indécence. Une chambre de bonne, 9 m2 au septième étage sans ascenseur sous la toiture en zinc surchauffée d’un immeuble du XVIe arrondissement de Paris. À 58 ans, handicapé par plusieurs pathologies, il est au chômage depuis cinq ans après des contrats intermittents de technicien dans l’audiovisuel. Comme il est en « réadaptation cardiaque », il lui est recommandé de faire de l’exercice. Alors, pendant le confinement, Bernard ruse. Il sort quotidiennement pour de petites courses alimentaires, traîne dans la zone des produits réfrigérés, ressort un peu plus tard « en balade autorisée d’une heure dans un rayon d’un kilomètre », mais à -plusieurs reprises, à la recherche d’ombre (sa piaule chauffe parfois au-delà de 40 °C). Il change régulièrement d’endroit pour ne pas éveiller les soupçons. « Dans ce quartier, il y a de la vidéosurveillance… » Une débrouille qui confine à la survie, et sans perspective d’amélioration : il vit avec 400 euros par mois, une fois soustraits les 300 euros du loyer. -Bernard ne se plaint pas. Cela fait vingt-huit ans qu’il tient dans son cagibi.
Fany, pour sa part, a pris le premier billet disponible pour le Sud, où vit sa mère, dès l’annonce du confinement le 16 mars au
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