Macron fait son marché citoyen
Le Président rejette trois mesures emblématiques de la Convention pour le climat, temporise sur d’autres et, surtout, garde son logiciel : économie, croissance, secteur privé.
Au lendemain de victoires retentissantes pour les écologistes – et l’écologie – aux élections municipales, Emmanuel Macron a rendu public le « filtre » auquel seront soumises les propositions de la Convention citoyenne pour le climat (CCC). En deux mots : lui-même. Dans un jardin de l’Élysée aussi verdoyant que les discours du Président, la plupart des 150 citoyens ayant participé à cette aventure l’ont écouté égrener à la fois son propre bilan et son avis sur leurs neuf mois de travail. Après les compliments sur « l’intelligence collective », cette expérience de « démocratie délibérative qui enrichit la démocratie parlementaire » et « l’ambition de ce projet humaniste », Emmanuel Macron a asséné que « le temps est venu de faire, d’agir ». Un aveu que le bilan écolo de ses trois ans de gouvernance n’était que des paroles ?
Dans la foulée, le Président a dégainé trois jokers. Le premier concerne le passage de 130 km/h à 110 km/h sur autoroute, arguant qu’il épargne ainsi aux 150 de voir leur travail réduit à une polémique – référence explicite aux 80 km/h et aux gilets jaunes. En réalité, il s’épargne à lui-même une éventuelle poudrière pouvant faire descendre de nouvelles colères dans la rue. Ensuite, par une antithèse bien ficelée, il a sauvé la bourse des entreprises tout en reconnaissant leur importance dans la lutte contre le réchauffement climatique :
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