Comment guérir la réunionite
Il y a celui qui tient le crachoir et celle qui n’ose jamais prendre la parole ; les ordres du jour à rallonge, les moments d’ennui mortel, les vaines autocélébrations ou les crêpages de chignon ; l’horloge qui se fige ou dérape… Et cette question : pourquoi, au juste, sommes-nous là ?
dans l’hebdo N° 1632-1634 Acheter ce numéro

Les réunions sont le poumon d’un groupe. Alors, quand elles dysfonctionnent, c’est le groupe qui tombe malade. Et vice versa. Trop de réunions, pas suffisamment préparées et mal encadrées, peuvent transformer les plus belles dynamiques collectives en calvaire quotidien. Soigner la parole est donc un rituel nécessaire pour entretenir ce « nous » auquel on tient tant. Voici quelques conseils pour y parvenir, sans sombrer dans le productivisme ou l’arbitraire.
1 Ne pas chercher à supprimer les réunionsLes sites web consacrés au management regorgent de conseils pratiques pour soigner la réunionite, partant du constat que les salariés français passent en moyenne 4 heures et demie par semaine en réunion (OpinionWay). Mais leurs recettes se résument le plus souvent à réduire les temps d’échange : réunions chronométrées, debout, en petit comité… Le collectif est sacrifié au nom de la chasse aux « temps improductifs ». Or les réunions sont des moments particulièrement importants pour toute œuvre collective. L’enjeu n’est donc pas de les supprimer, mais de les améliorer. Et ce n’est pas simple.
2 Comprendre le groupeLa première étape, la plus importante et sans doute la plus difficile, est celle de l’introspection. Le collectif doit comprendre ce qui se joue en son sein et pourquoi ses réunions sont source de souffrance ou de frustration. Les groupes animés par la plus farouche volonté de faire les choses différemment