En Australie, la jeunesse contre l’ogre du charbon
En Australie, la société civile s’active contre les projets du gouvernement reposant sur l’exploitation massive et destructrice de la houille.
dans l’hebdo N° 1630 Acheter ce numéro

© Lisa Maree Williams / GETTY IMAGES ASIAPAC / Getty Images via AFP
L’Australie est en état d’alerte -climatique : la fréquence des chaleurs extrêmes et des sécheresses s’intensifie, les saisons d’incendies deviennent plus longues et destructrices, les inondations sont de plus en plus dévastatrices… Lors de la saison 2019-2020, les mégafeux incontrôlables ont ravagé une superficie forestière équivalente à celle du Royaume-Uni et tué près de trois milliards d’animaux. Du côté des océans, les inquiétudes grandissent aussi : la Grande Barrière de corail a perdu 50 % de sa surface durant les trente dernières années. Selon le biologiste et climatologue Ove Hoegh-Guldberg, ce joyau australien aura disparu d’ici à 2040, emportant des milliers d’espèces vivantes nourries et abritées par son précieux écosystème.
L’Australie n’est pas un pays modèle en matière de lutte contre le réchauffement climatique. Si elle a bien ratifié l’accord de Paris sur le climat en 2016, s’engageant ainsi à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 26 à 28 % d’ici à 2030 (par rapport à 2005), sa dépendance aux énergies fossiles freine l’action politique. L’un des pays les plus polluants de la planète, l’Australie brûle toujours du charbon pour générer son électricité : ses 19 centrales représentent à elles seules un quart de l’empreinte carbone du pays.
Les multiples déclarations du Premier ministre, Scott Morrison (1), minimisant le lien entre le changement climatique et les incendies