Dossier : Précarité menstruelle : La bataille de l’intime
À Barbès, un havre pour dames
La distribution de protections périodiques aux femmes en situation de précarité permet à l’ADSF de leur proposer un parcours de soins global.
Dans la pièce d’accueil, la volubilité de Céline, d’Adama ou de Mam Marie impose l’ambiance. Quatre bras chacune, les yeux partout, du tact et une tonne de bienveillance. « Tiens, voilà ton thé. Vas-y, tu peux manger tous les gâteaux ! » Regard interrogateur de l’interlocutrice. « Certaines n’ont pas mangé de la journée, il faut être vigilante… » Dans une salle au sous-sol s’alignent des vêtements et des chaussures donnés par des particuliers. « Il te faut un pantalon ? Viens, on va choisir ensemble. » Ces « femmes-repaires » de l’Association pour le développement de la santé des femmes (ADSF) (lire encadré page 18) savent aussi manier ce qu’il faut de fermeté. On canalise gentiment une habituée qui vient tous les jours réclamer un petit quelque chose. « J’ai un loyer de 400 euros, je n’arrive pas à payer, et un fils drogué qui me demande de l’argent tout le temps. » Du shampooing et une serviette à celles qui viennent pour une douche, veiller à l’ordre de passage dans les trois cabines. Dans une salle annexe, de petites alcôves ont été aménagées de lits picots pour celles qui veulent se reposer. Une mère pousse la porte, son bébé dans un kangourou. Il y a des albums et des jouets pour enfants. « Ma chérie, tu n’es pas venue prendre tes couches en décembre ! » On lui en tend un paquet ainsi qu’un kit d’hygiène, prévu pour un mois : savon, crèmes, shampoing, dentifrice, déodorant, lingettes, rasoir. « Et des serviettes hygiéniques. On en met souvent deux paquets. C’est la demande numéro un des dames, qui veulent aussi des explications sur les protections périodiques », témoigne Adama Gomez, à l’accueil.
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