Stocamine : Une « bombe à retardement » sous les pieds des Alsaciens
Le gouvernement vient de trancher pour un enfouissement définitif des déchets hautement toxiques du site de Stocamine. Au grand dam des élus et des écologistes, qui redoutent une catastrophe.
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© SEBASTIEN BOZON/AFP
L’annonce est tombée comme un couperet le lundi 18 janvier : les déchets ultimes enfouis sur le site Stocamine, dans le Haut-Rhin, ne remonteront pas à la surface. La ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, a mis un point final à une histoire qui agite l’Alsace depuis plus de trente ans. « Les avantages potentiels d’un déstockage des déchets ne sont pas démontrés et celui-ci présenterait des risques significatifs pour les travailleurs, tandis que la réalisation du confinement dans des conditions optimales est indispensable pour assurer la protection de la nappe d’Alsace », a-t-elle argué. Les 42 000 tonnes de déchets composés d’arsenic, d’amiante, de cyanure et de mercure continueront de dormir à 500 mètres de profondeur.
Un coup de massue pour les élus locaux, les associations écologistes et les citoyens qui se battent depuis des années pour faire reconnaître la pertinence du déstockage. Leur colère provient d’abord de la méthode employée par la ministre. Répétant qu’elle ne voulait pas qu’une telle « décision soit prise d’un bureau parisien », Barbara Pompili s’est rendue le 5 janvier à Wittelsheim, à quelques kilomètres de Mulhouse, pour une visite du site et une réunion publique (en ligne) pendant laquelle elle a joué la carte du sentimentalisme en évoquant son grand-père mineur. En conclusion, elle promettait d’examiner