Une régularisation sous la pression

Il a fallu une mobilisation massive pour régulariser l’apprenti boulanger Laye Fodé Traoré.

Politis  • 20 janvier 2021
Partager :
Une régularisation sous la pression
© SEBASTIEN BOZON / AFP

Il aura fallu dix jours de grève de la faim, une pétition avec 220 000 signatures, une médiatisation massive et une tribune adressée au président de la République par un collectif de personnalités telles qu’Omar Sy, Leïla Slimani, Nicolas Hulot, Edgar Morin ou encore Marion Cotillard pour que la préfecture de Haute-Saône daigne finalement régulariser Laye Fodé Traoré. À cause de son entrée illégale sur le territoire, ce Guinéen de 18 ans, mineur isolé à son arrivée en France, était sous la menace d’une expulsion. Et ce, bien qu’il ait commencé depuis deux ans un apprentissage dans une boulangerie de Besançon, où il est devenu indispensable à son patron, Stéphane Ravacley, « scandalisé » par la situation : 

L’État casse le contrat qu’il a passé avec lui. Il le protège pendant des mois et puis plus du tout, du jour au lendemain.

C’est lui qui a mené la lutte pour son apprenti. Malgré l’ampleur de sa mobilisation, ni Gérald Darmanin ni Marlène Schiappa n’ont daigné répondre. Mais son combat a mis une telle pression sur les autorités qu’elles ont été contraintes de prendre une décision de régularisation qui tombait sous le sens. Ponctuelle, celle-ci ne remet cependant pas en question le système qui conduit à ces aberrations. Alors, les mobilisations similaires se multiplient. Dans le Calvados, Amadou Koné, apprenti électricien d’origine ivoirienne, a aussi fini par être régularisé par la préfecture grâce à ses collègues et à son patron, rassemblés sous le mot d’ordre : « Rendez-nous Amadou. » Une façon de dire aux autorités « rendez-nous notre humanité ».

Société
Temps de lecture : 1 minute
Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

« La gauche ne parle pas aux ruraux et c’est (aussi) pour ça qu’elle perd »
La Midinale 18 novembre 2025

« La gauche ne parle pas aux ruraux et c’est (aussi) pour ça qu’elle perd »

Lumir Lapray, activiste et autrice de « Ces gens-là ». Plongée dans cette France qui pourrait tout faire basculer aux éditions Payot, est l’invité de « La Midinale ».
Par Pablo Pillaud-Vivien
« Complicité de crime de guerre » : des associations veulent interdire un salon immobilier israélien
Israël 17 novembre 2025 abonné·es

« Complicité de crime de guerre » : des associations veulent interdire un salon immobilier israélien

Dans un courrier adressé au ministre de l’Intérieur que Politis a pu consulter, quatre associations demandent l’interdiction de l’événement Icube, qui a proposé, lors de ses précédentes éditions, des biens dans des territoires illégalement occupés par Israël.
Par Pauline Migevant et Hugo Boursier
Dans 56 journaux télévisés, moins de 3 minutes sur Gaza
Palestine 12 novembre 2025 abonné·es

Dans 56 journaux télévisés, moins de 3 minutes sur Gaza

Un mois après le « plan de paix » signé sous l’impulsion de Donald Trump, Benyamin Netanyahou a relancé les bombardements sur Gaza, en violation de l’accord. Depuis trois semaines, les médias français semblent passer sous silence la reprise de l’offensive israélienne.
Par Kamélia Ouaïssa
« À la Philharmonie de Paris, le public nous a littéralement lynchés »
Palestine 11 novembre 2025

« À la Philharmonie de Paris, le public nous a littéralement lynchés »

Jeudi 6 novembre, le collectif Palestine Action France a perturbé la tenue du concert de l’Orchestre philharmonique d’Israël à la Philharmonie de Paris. Des militants se sont fait violemment frapper par des spectateurs. Pour la première fois, une participante prend la parole pour expliquer sa version des faits.
Par Pierre Jequier-Zalc