Jeunes exilés : les « justes » contre l’État
Partout sur le territoire, des bras de fer se mènent autour du traitement administratif subi par les jeunes exilés. Les associations s’organisent pour tenir tête aux départements et à l’État.
dans l’hebdo N° 1641 Acheter ce numéro

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V ous n’êtes pas autorisée à entrer. » Ce lundi 15 février au matin, les policiers qui gardent la préfecture du Puy-en-Velay bombent le torse devant Véronique de Marconnay. Cette mère de famille accueille Madama Diawara, jeune Malien que le préfet de la Haute-Loire, Éric Étienne, menace d’expulser. Ses mains tremblent. Sa colère est indicible. Elle ne comprend pas pourquoi elle doit laisser Madama, qu’elle héberge depuis deux ans, entrer sans elle alors qu’on lui avait assuré quelques jours plus tôt qu’elle pourrait l’assister. Véronique ne le sait pas encore mais la préfecture vient de se fendre d’un communiqué de presse exigeant des excuses de sa part pour des propos jugés « indignes et révoltants à l’endroit de l’État et de ses représentants ». Une réaction épidermique qui ressuscite le crime de lèse-majesté et révèle l’état de la tension autour de la question des jeunes exilés.
Quelques jours plus tôt, Véronique de Marconnay a donné une interview à France Bleu. Un exercice qu’elle répète depuis une quinzaine de jours. Depuis que le jeune Madama, apprenti agriculteur, est devenu majeur et qu’il s’est vu refuser sa carte de séjour et menacer d’expulsion. Depuis qu’elle et son compagnon, Éric Durupt, organisent la mobilisation. Depuis que ce dernier est entré en grève de la faim.
Au cours de cet entretien, l’enseignante dénonce l’hypocrisie du préfet qui préparait une visite à Chambon-sur-Lignon, un « village des justes » : « Il va sûrement y avoir un beau discours, émouvant, par rapport à la solidarité, la générosité, les cœurs ouverts, les gens qui prennent des risques pour en défendre d’autres », prédit-elle. « Un rappel de mémoire par rapport à
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