Régionales : La gauche en désordre de bataille

Sauf exception, la gauche peine une fois de plus à se rassembler dans un contexte où les rapprochements à droite se multiplient, avec le RN en embuscade. Mais l’ombre de 2022 pèse déjà sur le scrutin régional.

Patrick Piro  et  Michel Soudais  et  Erwan Manac'h  et  Agathe Mercante  • 10 février 2021 abonné·es
Régionales : La gauche en désordre de bataille
Le président de la région Bretagne, Loïg Chesnais-Girard, devra affronter une liste autonome EELV et une probable union LFI-PCF-Générationu00b7s.
© Martin Bertrand / Hans Lucas / AFP
Auvergne-Rhône-Alpes

Des rassemblements parcellaires

Quelle stratégie pour battre Laurent Wauquiez ? Cette question anime les discussions des gauches et des écologistes locaux depuis plusieurs mois. Le PS, qui dirigeait l’Auvergne et Rhône-Alpes depuis 2004 avant leur fusion en 2015, cherche un accord de rassemblement pour faire basculer la région, la deuxième plus peuplée de France ; si Najat Vallaud-Belkacem est pressentie pour conduire sa liste, le parti n’en fait pas une condition. Forts de leurs résultats aux municipales, avec notamment la conquête de Lyon et de sa métropole, les écologistes d’EELV ont désigné Fabienne Grebert, conseillère régionale originaire de Haute-Savoie, pour rassembler les formations du Pôle écologiste, avec Génération·s, autour d’un appel signé par quelque 4 000 personnes. Et engagé des discussions avec l’ensemble des partis de gauche avant de laisser les signataires de son appel décider, lors d’une convention prévue le 20 février après avoir été plusieurs fois reportée, du choix final entre une liste d’union (avec qui ?) et une liste autonome. Le PCF, qui tenait sa conférence régionale dimanche 7 février, penche pour une liste avec La France insoumise, conduite par Cécile Cukierman, sénatrice communiste de la Loire et conseillère régionale, avec une répartition à parité politique des têtes de liste départementales. Cette hypothèse, qui a obtenu 55 voix contre 19 en faveur d’une alliance avec le PS et 12 pour une liste PCF autonome, doit encore recueillir l’assentiment des militants communistes lors d’un vote en section, fin février. « Il faudra se retrouver au second tour, prophétise Fabienne Grebert, et toutes les discussions qu’on aura eues n’auront pas été inutiles. »

Bourgogne-Franche-Comté

La socialiste hésite, les autres se précipitent

Elle serait pourtant en bonne position pour l’emporter, mais elle fait durer le suspense. Marie-Guite Dufay, présidente de la région Bourgogne-Franche-Comté depuis 2015 – où elle l’avait emporté de peu au terme d’une triangulaire face à François Sauvadet (LR) et Sophie Montel (RN) – ne semble pas prête à se déclarer candidate à sa réélection. « Je chemine parce qu’il faut que les conditions soient bonnes », expliquait la socialiste, fin janvier, à la locale de France 3. Mais, à trop attendre, les conditions se détériorent. La droite, certes divisée, fourbit ses armes : depuis le mois de septembre 2020, le candidat Les Républicains, Gilles Platret, maire de Chalon-sur-Saône, mène campagne. Il en va de même au Rassemblement national, où Julien Odoul – qui avait humilié une femme voilée venue assister à une séance du conseil régional en 2019 – profite de sa réputation nationale pour mettre en lumière sa candidature. Si l’UDI, Agir et le MoDem hésitent encore à faire cavalier seul ou à se rallier – qui à la gauche, qui à la droite –, la multiplication des candidatures n’augure rien de bon pour Marie-Guite Dufay, qui dirige la région avec une majorité composée de socialistes, mais aussi de macronistes et de deux membres de la Gauche républicaine et socialiste (GRS). Et bien qu’elle bénéficie d’une opinion favorable de la population – 62 % des sondés sont satisfaits de son mandat (1)

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Politique
Temps de lecture : 18 minutes