Ventre à terre
Extrait d’un récit autobiographique en cours d’écriture dans lequel l’auteur, romancier, raconte le viol qu’il a subi de la part de son oncle quand il avait 8 ans. La suite s’attache à comprendre les mécanismes de sidération qu’a laissés dans son existence ce traumatisme originel.
dans l’hebdo N° 1640 Acheter ce numéro

Au retour, en bordure de la forêt, mon oncle a ralenti. Il a viré brusque et s’est engagé en première dans une sente qui finissait en cul-de-sac au milieu d’une clairière. Je ne connaissais pas cette sente, je ne connaissais pas cette clairière. On n’allait jamais dans cette partie de la forêt, trop loin de la maison, plus loin que l’école. La pente était forte, la camionnette a peiné. Mais les ornières étaient peu profondes, grâce au temps sec depuis plusieurs jours. Arrivé dans la clairière, mon oncle a coupé le moteur, il est sorti de la voiture. Il a rallumé le mégot de la Gitane maïs qu’il avait toujours à la bouche. Il m’a demandé si j’avais envie de faire pipi. Il s’est dirigé vers les fougères. Il a fredonné