La déroute de la micronie
Malgré le duel annoncé comme certain pour 2022, le parti du Président chute, tandis que le RN recule partout. LR et le PS se rengorgent, ce qui n’est pas forcément une bonne nouvelle non plus.
dans l’hebdo N° 1660 Acheter ce numéro

© Ludovic MARIN / POOL / AFP
Le second tour n’a pas chamboulé le premier. Ni remodelé la carte politique des régions. Les appels à la mobilisation des électeurs sont restés lettre morte. Alors qu’aux précédentes élections régionales la participation électorale était toujours remontée de 5 à 8,5 points au deuxième tour, elle n’a augmenté le 27 juin que de 1,2 point. L’abstention reste massive. À 65,31 % contre 66,72 % le 20 juin. 31 millions des 47,9 millions d’électeurs appelés aux urnes ont reconduit leur grève civique. Ce désintérêt confirmé des électeurs et des électrices, plus nombreuses à s’abstenir que les hommes, pour les régionales et les départementales ne s’explique pas seulement par « le covid-19 » et « la date de ce scrutin », comme Emmanuel Macron feint de le croire dans un entretien à Elle (1er juillet). La grande majorité d’entre eux a parfaitement intégré que la seule élection qui compte, la seule qui peut envoyer un grand coup de balai reste la présidentielle. Ce qu’ont renforcé les premières déclarations des vainqueurs du jour, tel Xavier Bertrand, en expliquant que leur réélection n’était qu’une étape dans leur marche sur l’Élysée.
Peut-on toutefois parler de « vainqueurs » quand tous se voient plutôt reconduits pour un nouveau mandat ? La droite conserve les sept régions qu’elle dirigeait, le PS ses cinq régions, avec l’un et l’autre les