Cha Gonzalez : « La fête invite à l’abandon des corps »
Depuis 2015, la photographe Cha Gonzalez capture les instants de détente, de libération ou d’extase dans les milieux festifs. Un espace politique où se brisent les normes habituelles.
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© Cha Gonzalez
Sur sa page Instagram, on voit des reportages sur des soignants en blouse bleue, des CRS à une manifestation et quelques images de belles falaises. Mais il y a aussi toute une ribambelle de personnes caressées par des lumières chaudes, les yeux mi-clos, le bras posé sur une enceinte ou un torse nu, avec ce sourire joyeux et apaisé des petits matins de fête intense. Née en 1985, Cha Gonzalez photographie, dans sa série « Abandon », ce temps suspendu au rythme des basses, quand les corps s’échappent sans direction. Fêtarde, elle avait pris l’habitude, dès sa jeunesse à Beyrouth, au Liban, de sortir avec un appareil photo. Elle capturait la nuit des jeunes de ce pays martyrisé par des années de guerre.
Sélectionnée en 2018 pour le prix -Virginia, et depuis exposée à la biennale de Clermont-Ferrand, de la Villette et de la Polka Factory, entre autres, la série de Cha Gonzalez permet aussi de documenter des espaces où une certaine forme de liberté navigue de corps en corps. Des lieux aujourd’hui dénigrés à bien des égards : les clubs français ont finalement pu rouvrir leurs portes début juillet, après seize mois de fermeture. Une période au cours de laquelle les représentants de ce secteur se sont sentis oubliés par le gouvernement. Il
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