Elisa Rojas, à corps déployé
Handicapée depuis la naissance, cette avocate plaide pour la reconnaissance des corps, l’émancipation et l’égalité : sortir les personnes non valides, et particulièrement les femmes, du misérabilisme et de l’infantilisation.
dans l’hebdo N° 1663-1667 Acheter ce numéro

O n est des corps qui n’existent pas », constate, non sans une pointe d’agacement, Elisa Rojas. Assise dans son fauteuil, de l’autre côté de l’écran, l’avocate spécialisée dans le droit du travail, atteinte d’ostéogenèse imparfaite – maladie génétique qui entrave la croissance et fragilise les os, appelée également maladie « des os de verre » –, nous rencontre via l’application Skype. Pleine d’humour, elle accepte de revenir, à travers son expérience, ses prises de position, son combat et le livre qu’elle a publié, sur le rapport que la société entretient avec le corps handicapé, encore considéré comme une anomalie, un dysfonctionnement. Bref, quelque chose qui ne devrait pas être.
La quadragénaire dénonce avec force cette violence qui conduit à « l’autodétestation », alimentée par les acteurs du handicap en France, qui fait qu’une femme handicapée est maintenue dans l’obligation de rêver d’être autre chose. Et se pense malheureuse par nature, puisque non conforme aux exigences du validisme. C’est pour cette raison qu’à 23 ans, en 2004, elle s’attaque au Téléthon, qui préfère
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