Médias / primaire écologiste : Au ras des pâquerettes
Pour le premier débat entre les candidat·es à l’investiture écologiste pour 2022, les journalistes s’étaient préparées à les déstabiliser.
dans l’hebdo N° 1670 Acheter ce numéro

Dimanche dernier, premier débat entre les candidat·es à l’investiture écologiste pour la présidentielle 2022. Le panel des journalistes s’était préparé à les déstabiliser, cible réputée facile : les écolos n’aimeraient rien tant que de s’entre-dézinguer. Peine perdue, pas le moindre chipatouillage, et la mécanique médiatique tourne à vide alors que les cinq prétendant·es se solidarisent sur la responsabilité de « conserver la planète habitable et de sauver l’humanité ». Carine Bécard (France Inter) brandit les sondages pour inférer qu’Éric Piolle n’intéresse pas les Français : « N’êtes-vous pas en train de pousser les gilets jaunes vers l’extrême droite avec vos propositions ? » Françoise Fressoz (Le Monde) s’inquiète auprès de Sandrine Rousseau, dont la vision « encourage un peu les luttes communautaristes », dira Nathalie Saint-Cricq (France Télévisions) : « La défense du droit des minorités ne remet-elle pas en cause le modèle universaliste ? » La laïcité, modèle dont le droit au blasphème serait « au cœur », mange près de 20 minutes du débat.
Alexandra Bensaid (France Inter) s’acharne : « Et vous, votre date pour la sortie du nucléaire ? » Aux deux tiers, Delphine Batho met les pieds dans le plat : « Est-ce qu’on pourrait parler d’écologie ? J’interprète votre question : est-ce bien sérieux que les écologistes veuillent gouverner ? » Car c’est bien l’ambiance que transmettent les intervieweuses. Nathalie Saint-Cricq est la plus transparente. « Vous n’êtes pas qu’écologistes, vous souhaitez être président de la République… ».
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