« Entre gilets jaunes et quartiers populaires, la lutte pour la justice sociale créé un pont solide »
Militante infatigable des quartiers populaires et des milieux défavorisés, Christel Husson a œuvré pour une convergence. Elle en tire un bilan contrasté mais garde espoir.
dans l’hebdo N° 1689 Acheter ce numéro

© Estelle Ruiz / NurPhoto / NurPhoto via AFP
Novembre 2018 : le premier acte des gilets jaunes survient dans le paysage politique français et déstabilise tout le monde, y compris la gauche. La question de la convergence des luttes avec les quartiers populaires émerge rapidement tant les points communs sont évidents : injustices, pauvreté, répression, enclavement, mépris de classe ou défiance envers les politiques. Outre quelques discussions et actions comme à Rungis ou à Clermont-Ferrand, les passerelles peinent à s’ériger dans la durée. Pour Christel Husson, les frontières entre ces mondes et ces luttes sont poreuses. Dans les années 1997-1998, elle s’engage au sein du Mouvement de l’immigration et des banlieues (MIB) pour défendre un ami frappé par la double peine. Puis elle milite et devient travailleuse sociale à Toulouse et en Île-de-France, notamment au sein de l’association Femmes de Franc-Moisin à Saint-Denis. En 2019, elle rejoint les gilets jaunes de Saint-Nazaire, haut lieu de la contestation. La militante reste optimiste et travaille à créer des ponts entre ces milieux où évoluent les classes populaires de France, qui ne sont pas des déserts politiques.
Qu’est-ce qui, dans votre parcours, a forgé aussi solidement cette conscience que les classes populaires de banlieue et des campagnes sont finalement les mêmes ?
Christel Husson : J’ai grandi en Lorraine, dans une famille d’ouvriers : mon père était bûcheron, ma mère, femme de ménage, souvent pour des familles riches. J’ai très vite compris que nous ne sommes pas tous traités à égalité. Mon père avait bien saisi le concept de la reproduction sociale [détaillé par Pierre Bourdieu et
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