Dans l’enseignement, « ce ne sont pas des réformes, mais un plan social »
Les professionnels de l’Éducation nationale sont loin de reconnaître cette « école de la confiance » que prônait Jean-Michel Blanquer lors de sa prise de fonction en 2017. Cinq ans après, la colère contre le ministre est immense.
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© Philippe LOPEZ / AFP
Quand elle l’écoutait à l’occasion de ses premiers pas Rue de Grenelle, Lydia Pichot trouvait Jean-Michel Blanquer « assez convaincant ». « J’avais confiance en son discours », se souvient-elle dans une nostalgie teintée d’amertume. Comme si la professeure d’histoire-géographie regrettait d’avoir cru trop rapidement en la volonté du ministre « d’apporter de la considération aux enseignants ». Il avait affirmé cette attention particulière dans sa lettre envoyée le 6 juillet 2017, à la veille des vacances estivales, aux personnels de l’Éducation nationale. « L’institution est là pour vous soutenir dans cet esprit que nous devons mettre au service de nos élèves, au service de notre pays », ajoutait-il. L’époque semble lointaine.
Cinq ans plus tard, Lydia Pichot ne franchit plus le portail de son lycée auvergnat. Elle est en burn-outdepuis le mois d’octobre. Dans la douleur, elle arrache ces mots qu’elle n’aurait jamais cru dire un jour : « Je ne pourrai plus y retourner. » « Je suis tellement déçue. Blanquer a réussi à me dégoûter de l’enseignement. J’aimais tellement mes élèves ! Mais quand je vois la manière dont ils sont traités, je ne voulais pas être complice de cette politique », explique cette membre active des « stylos rouges », le mouvement de professeurs en colère né en décembre 2018, dans une France qui commençait à vivre ses samedis rythmés par les gilets jaunes. « Il n’y a aucun système d’écoute pour les collègues en souffrance. Notre administration ne se soucie absolument pas de notre bien-être », dénonce Dorothée Farcy, professeure
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