La communauté « Osint » : l’art de la guerre de l’info
Les méthodes de renseignement en source ouverte rassemblent des personnages hétéroclites qui contribuent à documenter la réalité du conflit dans un contexte de propagande.
dans l’hebdo N° 1697 Acheter ce numéro

© SEAN GALLUP/Getty Images/AFP
Le 24 février à 3 h 15 du matin, un bouchon se forme sur l’autoroute E105 reliant la Russie à l’Ukraine. Le trafic est enregistré en direct par Google Maps. Les téléphones portables de quidams coincés derrière le convoi des véhicules militaires russes envoient des signaux au service de cartographie du géant américain, qui réagit comme il le fait toujours en cas d’embouteillage : il marque d’un trait rouge la route encombrée. Or ce trait « commence là où nous avons vu une formation russe de blindés apparaître hier », alerte sur Twitter le professeur Jeffrey Lewis, directeur du programme de non-prolifération d’armes en Asie de l’Est de l’Institut Middlebury d’études internationales, aux États-Unis. « Quelqu’un est en train de se déplacer », en déduit-il. Le même jour, en Ukraine, des femmes inscrites sur l’application de rencontres Tinder s’étonnent de « matcher » avec de plus en plus de militaires russes qui posent fièrement armes à la main. L’ennemi avance.
Quelques jours plus tôt, un ingénieur suisse de 22 ans, actif sur Twitter sous le pseudo « Coupsure », a repéré sur TikTok des vidéos amateurs de trains transportant des chars. « Il a géolocalisé ces vidéos puis cherché sur des images satellites accessibles au public où
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