« Plumes », d’Omar El Zohairy : Une femme ne disparaît pas
Avec Plumes, l’Égyptien Omar El Zohairy signe un premier long-métrage stupéfiant d’originalité sur une famille misérable, dont la vie bascule sur un coup du sort. Un film entre absurde et tragique.
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© Dulac Distribution
Comment rendre compte d’une réalité sordide sans assommer son spectateur sous le poids d’un irréductible misérabilisme ? Certains répondront qu’une telle question n’a pas de sens, qu’il faut au contraire faire ressentir le spectacle (le cinéma, quoi qu’il en soit, en est un) du dénuement jusqu’au bout des ongles de celui ou celle qui regarde.
Question d’éthique : ou ne laisser aucune marge au spectateur en le maintenant, quasi pieds et poings liés, dans un état d’hébétude, ou lui permettre de trouver sa place vis-à-vis de l’œuvre. Ce qui ne signifie pas une émotion moindre mais une palette de sentiments plus riche. Au cinéma, comme Godard l’a affirmé, un travelling est une affaire de morale. Un travelling, autrement dit la mise en scène. Plumes, de ce point de vue, en offre une illustration parfaite.
Plumes est le premier long-métrage d’Omar El Zohairy. Sélectionné par la Semaine de la critique à Cannes en 2021, où il a été couronné du grand prix Nespresso et du prix de la Fédération internationale de la presse cinématographique, il ressemble peu
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