Politique, mobilisation, énergie : Le révélateur ukrainien

Le conflit en cours en Ukraine remet en cause les équilibres politiques dans le monde et au sein des démocraties de l’Union européenne.

Antonin Amado  • 9 mars 2022
Partager :
Politique, mobilisation, énergie : Le révélateur ukrainien
Des civils aidés par l’armée ukrainienne évacuent la ville d’Irpin, au nord-ouest de Kyiv, le 5 mars.
© Aris Messinis / AFP

La guerre qui frappe l’Ukraine n’a pas seulement fracassé la vie des millions de réfugiés qui fuient leur pays, dans le plus vaste mouvement de population européen depuis la Seconde Guerre mondiale. Cette réalité, couplée à la résistance farouche du peuple ukrainien, réduit en cendres le patient travail des sociétés civiles qui, des deux côtés de la frontière, tentaient de bâtir des ponts depuis l’annexion de la Crimée en 2014. Dans un avenir proche, et si les armes ne se taisent pas rapidement, seule la haine dominera du côté des envahis. Un venin lent, mortel, qui pourrait empoisonner le peuple ukrainien pour plusieurs générations.

La situation place aussi les anciens pays satellites de l’URSS, telle la Géorgie, dans une posture très inconfortable. Craignant de subir le sort de Kyiv, ils tentent de ménager Moscou, alors même que leur regard se tourne vers l’Ouest.

Ce conflit remet aussi en cause les équilibres politiques au sein des démocraties de l’Union européenne. Les prises de position de chaque candidat·e, de chaque élu·e se mesurent désormais à l’aune de ses déclarations antérieures vis-à-vis de Moscou et de ses prises de position « pacifistes » ou « interventionnistes ». Pas de quoi apaiser des débats déjà éruptifs, particulièrement en période de campagne présidentielle.

Les circonstances nous obligent enfin à sortir du statu quo mortifère de notre dépendance aux énergies fossiles. Une nécessité climatique mais aussi géopolitique, qui réclame de dépasser les règles actuelles du marché et de basculer au plus tôt vers une économie décarbonée qui adviendra inéluctablement. Le drame ukrainien doit servir de déclic.

Monde
Temps de lecture : 2 minutes
Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

« La Syrie sous Assad était un régime du silence »
Entretien 8 décembre 2025 abonné·es

« La Syrie sous Assad était un régime du silence »

Un an jour pour jour après la chute du régime de Bachar Al-Assad, Arthur Sarradin, journaliste et écrivain, revient sur les traumatismes d’une Syrie effondrée après quatorze années de guerre civile.
Par William Jean
En Syrie, le récit des survivantes de l’enfer carcéral
Syrie 8 décembre 2025 abonné·es

En Syrie, le récit des survivantes de l’enfer carcéral

Il y a tout juste un an, le régime Assad tombait. Pour faire plier ses opposants, il avait eu recours à l’emprisonnement des femmes. Comme les hommes, elles ont été torturées, affamées et pour beaucoup violées. Elles sont aujourd’hui largement invisibilisées et très souvent rejetées parce que considérées comme salies.
Par Bushra Alzoubi et Céline Martelet
« Les États-Unis veulent détruire et vassaliser l’Europe »
La Midinale 8 décembre 2025

« Les États-Unis veulent détruire et vassaliser l’Europe »

Richard Werly, correspondant en France du journal suisse Blick et auteur de Cette Amérique qui nous déteste aux éditions Nevatica, est l’invité de « La Midinale ».
Par Pablo Pillaud-Vivien
Extrême droite allemande : « Comme souvent, la colère retombe, on s’habitue »
Entretien 1 décembre 2025 abonné·es

Extrême droite allemande : « Comme souvent, la colère retombe, on s’habitue »

Alors que l’AfD vient de refonder son organisation de jeunesse à Gießen, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont bloqué la ville pour tenter d’empêcher la tenue du rassemblement. Pour la germaniste et historienne Valérie Dubslaff, cette séquence s’inscrit dans la continuité des grandes mobilisations de 2024.
Par Maxime Sirvins