En Bosnie-Herzégovine, le fantôme de la guerre ressurgit
Le pays commémore le début du conflit, il y a 30 ans, dans un contexte plombé. Toujours divisé, il redoute que la menace de sécession de l’entité serbe ne le précipite de nouveau dans l’abîme.
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© Elvis BARUKCIC/AFP
C’est un immeuble banal, sur les quais le long de la Miljacka, la rivière qui traverse Sarajevo. Le rez-de-chaussée abrite un petit musée dédié aux Bérets verts, ces unités de volontaires qui se sont formées au début de la guerre de 1992-1995, tentant d’organiser la défense avant que ne soit créée l’armée de Bosnie-Herzégovine. On y a reconstitué l’ambiance des combats dans la ville assiégée par les Serbes – tranchée, munitions artisanales – et installé un mémorial aux « shehid », les martyrs musulmans, ainsi qu’aux « autres combattants tombés ».
Les Bérets verts sont une association de vétérans, mais ils ont lancé un appel à la mobilisation, une première depuis les accords de paix de Dayton. « Nous avons reçu des milliers de candidatures, venant de toutes les régions du pays et aussi de la diaspora », précise Vahid Ali, 54 ans, le président de la section du centre de Sarajevo. « C’est bien sûr une réponse à la rhétorique guerrière de Milorad Dodik et à ses menaces de sécession. Nous sommes les derniers à vouloir la guerre, mais nous nous tenons prêts si jamais les circonstances l’exigent. »
L’entité serbe ouvre la voie à sa sécessionDepuis la rentrée 2021, la Bosnie-Herzégovine traverse la crise la plus grave de sa jeune histoire d’État indépendant. L’élément déclencheur a été la décision du haut représentant international (1), l’Autrichien Valentin Inzko, d’imposer fin juillet, à la veille de son départ, une loi interdisant l’apologie des crimes et des criminels de guerre condamnés. Ce texte a suscité un tollé en Republika Srpska, l’entité serbe du pays toujours divisé, dont les autorités nient toujours qu’un génocide ait été commis à Srebrenica, à la mi-juillet 1995, malgré les condamnations prononcées par la justice internationale.
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