Le complotisme, arme de guerre
Très présente sur la guerre en Ukraine et avant cela sur la pandémie et les vaccins, la complosphère française est une pièce maîtresse dans la doctrine stratégique du Kremlin.
dans l’hebdo N° 1701 Acheter ce numéro

© Alexandr Polegenko / Sputnik / Sputnik via AFP
Bertrand Scholler est un personnage intéressant. Marchand d’art, ingénieur de formation, il a épousé une femme d’origine russe. C’est d’apparence un homme assez banal. Mais il donne son opinion, de temps en temps, sur l’invasion russe en Ukraine. Bertrand Scholler diffuse toute une série de fausses informations sur le conflit, allant jusqu’à la négation de massacres comme celui de Boutcha, où des dizaines de cadavres aux mains et aux jambes ligotées, dans la rue ou dans des fosses communes, ont été découverts après le repli des troupes russes. Pour Scholler, comme pour des milliers d’autres complotistes, ce massacre et les autres exactions de l’armée russe en Ukraine ne sont qu’une mise en scène destinée à monter l’opinion contre Poutine, et en faveur du gouvernement ukrainien, de l’Otan, et plus globalement des gouvernances occidentales. Tous les jours, des centaines de messages sur Twitter, Telegram, Gettr, Facebook, Instagram viennent questionner le récit de la guerre en Ukraine, les images de soldats, les évacuations, l’origine des réfugiés, les bombardements, et l’horreur du conflit qui se déroule à l’est de l’Europe. Postés aussi bien par des individus avec dix abonnés que sur des boucles suivies par 150 000 personnes, ces messages relaient la propagande du Kremlin. Ils la devancent même parfois.
Deux théories circulent actuellement de manière très active chez les complotistes français au sujet de la guerre en Ukraine, donnant le beau rôle à Vladimir Poutine. La première, désormais bien connue
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