« Entre jeunes et classe politique, une défiance s’est instaurée »
Pour Sarah Pickard, sociologue spécialiste de l’engagement dans les jeunes générations, la forte abstention dans cette classe d’âge s’explique par une défaite de la classe politique.
dans l’hebdo N° 1711 Acheter ce numéro

La petite sortie pour se rendre à son bureau de vote le dimanche matin n’est pas une habitude courante chez les jeunes générations. Au premier tour des législatives, l’abstention de cette partie de la population s’est élevée à 69 %, selon les principaux instituts de sondage. Si, au moment de boucler cette édition, le chiffre pour le second tour n’est pas connu, il devrait être tout aussi important au regard de la faible participation générale. Pour Sarah Pickard, l’abstention n’est pas forcément synonyme de dépolitisation des jeunes, qui préfèrent parfois s’engager en adoptant de nouveaux modes de consommation ou en défendant des causes qu’ils ne trouvent pas assez portées par le système politique, comme l’environnement, le féminisme ou l’antiracisme. Mais la chercheuse ne romantise pas l’abstention comme un signe politique toujours conscient. Elle estime, d’après les très nombreux entretiens qu’elle a pu mener auprès des jeunes générations, que leur désintérêt existe bel et bien mais devrait inciter la classe politique à réfléchir à l’offre qu’elle propose : est-elle en adéquation avec les aspirations de la jeunesse qu’elle est aussi censée représenter ? En clair, l’abstention, c’est d’abord une défaite des politiques.
Pourquoi l’abstention est-elle plus forte spécifiquement parmi les jeunes générations ?
Sarah Pickard : Elles sont en colère. C’est ce qui ressort des nombreux entretiens que j’ai pu mener. Et cette émotion est un facteur
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