Législatives : La possibilité d’une rupture

Pour la première fois, des enjeux écologiques, sociaux, démocratiques et sociétaux qu’impose l’époque sont intégrés dans un programme commun.

Patrick Piro  • 8 juin 2022
Partager :
Législatives : La possibilité d’une rupture
Au meeting musical d'Adrien Quatennens, le 7 juin, au Sébastopol, à Lille.
© FRANCOIS LO PRESTI / AFP

Un mois après la naissance de la Nupes, il nous arrive encore de nous réveiller, le matin, envahi par une de ces bouffées heureuses, mélange d’aise et d’optimisme incrédule qui chassent l’emprise d’un mauvais rêve. Celui qu’a durablement entretenu la désunion crasse, les calculs boutiquiers, les manœuvres d’ego au sein des écuries politiques. Certes, par le passé, nous avons vécu des alliances, parfois même durables, entre la gauche et l’écologie. Mais la Nouvelle Union populaire écologique et sociale porte une dimension bien plus puissante : l’intégration poussée, pour la première fois, des enjeux écologiques, sociaux, démocratiques et sociétaux qu’impose une époque aux défis irréfragables, de la lutte contre la destruction de la planète à la réduction d’inégalités vertigineuses, de la reprise du contrôle sur nos vies à l’octroi de droits fondamentaux pour toutes et tous.

Et la possibilité d’une rupture tient à cette perception, d’abord psychologique, d’une évidence qui s’impose, ouvrant le chemin à une force sûre d’elle-même parce que dans le sens de l’histoire. Avec cette grâce des événements subreptices qui prennent le désenchantement à contre-pied. Au point de suggérer que la non-qualification de Mélenchon au second tour de la présidentielle, terreau de l’émergence improbable de la Nupes, puisse déclencher des changements majeurs, en France et au-delà. Et quand bien même les législatives ne satisferaient pas aux ambitions les plus mirifiques de cette union (voir ci-contre), le retour de l’espoir de peser politiquement au plus haut niveau est un viatique promis à prospérer au-delà du 19 juin.

Politique
Publié dans le dossier
Législatives : Le vote de l'espoir
Temps de lecture : 1 minute
Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

Réduire les dépenses, c’est renoncer à faire de la politique
Parti Pris 17 juin 2025

Réduire les dépenses, c’est renoncer à faire de la politique

Les politiques s’enchaînent et se ressemblent, focalisées sur la seule question comptable, budgétaire. Avec pour seule équation : réduire les dépenses. Mais faire de la politique, ça n’est pas ça.
Par Pierre Jacquemain
À Nancy, les socialistes règlent encore leurs comptes sur le cas insoumis
Politique 16 juin 2025 abonné·es

À Nancy, les socialistes règlent encore leurs comptes sur le cas insoumis

Réunies pendant trois jours, les trois orientations du parti au poing et à la rose se sont déchirées sur la question de l’alliance avec La France insoumise. Le sujet, latent depuis 2022, n’est toujours pas réglé. Et le congrès de ce parti coupé en deux semble n’avoir servi à rien.
Par Lucas Sarafian
Retraites : avant de censurer, les socialistes à la recherche éternelle de l’équilibre
Politique 13 juin 2025

Retraites : avant de censurer, les socialistes à la recherche éternelle de l’équilibre

Alors que le conclave touche à sa fin, les roses sortent peu à peu d’une logique de non-censure. François Bayrou se retrouve menacé mais les socialistes ne veulent surtout pas être perçus comme les agents du chaos politique.
Par Lucas Sarafian
Congrès PS : après la défaite, les petits espoirs de nuisance des anti-Faure
Politique 6 juin 2025

Congrès PS : après la défaite, les petits espoirs de nuisance des anti-Faure

Le résultat du congrès des socialistes dessine un parti scindé en deux camps. De ce fait, les opposants internes n’envisagent pas de quitter la « vieille maison ». Ils pourraient disposer d’une importante minorité de blocage dans les instances internes.
Par Lucas Sarafian