Bienvenue chez Jack White

Le musicien américain accueille ses fans (et les autres) pour trois concerts à l’Olympia.

Pauline Guedj  • 13 juillet 2022 abonné·es
Bienvenue chez Jack White
© ANDY BUCHANAN/AFP

En octobre dernier, Jack White a annoncé l’ouverture de sa première boutique européenne, à Londres. Situé au cœur du quartier de Soho, le lieu est un écrin jaune poussin en son honneur et en celui du label qu’il a lancé en 2001 à Detroit, Third Man Records. Sur les étalages, les inévitables tee-shirts et casquettes, mais aussi des pédales de guitare et des médiators. Dans les bacs, on trouve les albums de Jack White enregistrés en solo ou avec ses principales formations (The White Stripes et The Raconteurs) ainsi que les nombreuses productions, éditions originales ou rééditions, promues par Third Man Records. Gloire y est faite aux vinyles. «Votre platine n’est pas morte» est le slogan du label, et on peut même au fond de la boutique, pour trois jetons de 7 livres chacun, graver son propre disque de deux minutes grâce à une machine de foire anglaise des années 1950.

Depuis plus de vingt ans, et en grande partie grâce au succès de « Seven Nation Army » enregistré en 2003 par The White Stripes – devenu hymne de stade –, Jack White développe depuis ses implantations de Detroit, sa ville de naissance, et Nashville, sa ville d’adoption, un système économique parallèle, qui dialogue le moins possible avec les majors et les services de streaming. Au cœur de celui-ci, un label, trois complexes qui comprennent boutique et salle de concert, et une usine où sont pressés les disques estampillés Third Man Records. Jack White a souvent été décrit comme un homme du passé, inspiré par le blues et le rock des années 1970, et privilégiant des modes de distribution et d’enregistrement boudant les sources digitales. Lors de ses concerts, les téléphones portables sont bannis et l’expérience sur scène laisse la part belle à l’improvisation. Toutefois, White a su utiliser le virtuel, Internet et un service d’abonnement pour communiquer directement avec son public et forger autour de lui une communauté transnationale de passionnés qui le suivent à la trace et s’échangent furieusement les informations le concernant.

À la boutique Third Man Records de Londres, l’ambiance est à l’excitation. L’actualité de Jack White est riche. Une tournée est en cours et un album, Entering Heaven Alive, le deuxième de l’année, paraîtra le 22 juillet. Auparavant, Jack White donnera trois concerts à Paris, les 18, 19, et 20 juillet, à l’Olympia. Accompagné par un trio d’excellents musiciens, Dominic Davis à la basse, Quincy McCrary aux claviers et Daru Jones à la batterie, il y déroulera, s’il continue sur sa lancée, des morceaux de l’ensemble de sa carrière, sous une lumière bleutée. Parfois, assister à un concert de Jack White donne l’impression de pénétrer un groupuscule d’aficionados obsessionnels et collectionneurs. Mais même si vous n’avez jamais développé l’âme d’un fan, la liberté de White sur scène, la puissance émotionnelle de sa voix et la virtuosité de son jeu de guitare ne vous laisseront pas indifférents.

Jack White, 18, 19 et 20 juillet à l’Olympia, Paris.

Musique
Temps de lecture : 3 minutes