Frontex, une troupe de choc en roue libre
Nombre de plaintes visent l’agence de gardes-frontières, sans que la Commission européenne trouve à y redire.

© Konstantinos Tsakalidis / SOOC / SOOC via AFP
Le 20 mars dernier, Frontex s’offrait une campagne de communication plutôt inattendue : une série de photos diffusées sur les réseaux sociaux montrait ses agents en uniforme distribuant des peluches à des enfants. « Un peu de joie pour les enfants ukrainiens », expliquait le community manager de l’agence, en précisant que cette « opération nounours » s’était déroulée dans la bourgade roumaine de Siret, à la frontière de l’Ukraine, et que les jouets destinés aux petits réfugiés de guerre provenaient d’une collecte de dons en Pologne. Apparemment, le budget pharaonique du corps européen de gardes-frontières ne lui permettait pas de se payer son propre stock de nounours.
En matière de changement d’image, il n’est pas certain que cette opération ait atteint tous ses objectifs. Elle n’a pas freiné, en tout cas, l’avalanche d’enquêtes, de plaintes et de témoignages exposant la complicité de Frontex avec les refoulements illégaux, violents et parfois meurtriers perpétrés par les gardes-frontières grecs contre les réfugiés arrivant de Turquie. Ces accusations de pushbacks ont abouti en avril à la démission de son directeur exécutif, Fabrice Leggeri, un énarque qui a suivi ses classes au ministère de l’Intérieur sous Jean-Pierre Chevènement.
En claquant la porte, Leggeri n’entendait nullement assumer sa responsabilité pour les violations massives des droits humains commises ou couvertes par Frontex depuis sa prise de fonction en 2015 : il s’agissait au contraire, a-t-il expliqué, de protester contre une réorientation de l’agence dans un sens trop favorable aux
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