« Continuer l’histoire des Éditions de Minuit et la réinventer »

Thomas Simonnet, à la tête des Éditions de Minuit, expose la façon dont il conçoit l’avenir de cette maison au catalogue prestigieux, alors qu’il fait paraître deux titres en cette rentrée, l’un d’Yves Ravey, l’autre de Claire Baglin, une jeune primo-romancière.

Christophe Kantcheff  • 31 août 2022 abonné·es
« Continuer l’histoire des Éditions de Minuit et la réinventer »
© (Photo : Idriss Bigou-Gilles.)

Thomas Simonnet, 48 ans, a pris les rênes des Éditions de Minuit après le rachat de celles-ci par Gallimard, via sa holding, Madrigall. Une opération annoncée en juin 2021 et effective depuis janvier dernier. Succéder à Jérôme Lindon, décédé en 2001, et à sa fille, Irène Lindon, qui avait pris sa suite et qui a été décisionnaire dans l’acte de vendre, n’est pas une mince affaire. Le catalogue qu’ils laissent est un fleuron de la création et de la pensée, où se concentre une bonne part de ce qui a constitué la scène littéraire et des sciences humaines de la seconde moitié du XXe siècle et du début du XXIe.

Néanmoins, outre que son entreprise est adossée à un groupe solide, Thomas Simonnet dispose de ses propres atouts. Ayant ­longtemps travaillé au sein du réseau de librairies L’Arbre à lettres, il cumule cette expérience, précieuse, avec celle qu’il a acquise dans l’édition, chez POL à ses débuts, et surtout en tant que responsable de la collection « L’Arbalète », chez Gallimard, de 2006 à 2021. Années durant lesquelles l’éditeur a publié, en particulier, Michèle Audin, Pascale Bouhénic ou Sylvain Prudhomme, et redécouvert Françoise Frenkel, dont le récit de l’Occupation, Rien où poser sa tête, est préfacé par Patrick Modiano.

Thomas Simonnet nous a reçu au sein des locaux historiques de la maison, rue Bernard-Palissy à Paris – que les Éditions de Minuit ne quitteront pas –, dans le petit bureau du troisième étage où se sont rendus, entre autres, Samuel Beckett, Claude Simon, Marguerite Duras, Hervé ­Guibert…

Bien que peu prolixe sur les questions économiques et les grandes manœuvres opérées par Vivendi, le nouveau directeur des Éditions de Minuit accepte désormais de répondre aux interviews alors que paraissent ses deux premières publications. Deux romans : Taormine, d’Yves Ravey (1), et En salle, de Claire Baglin (lire page 28). Deux œuvres que Thomas Simonnet défend avec ce qu’il porte en lui : une inclination pour la singularité et l’invention, ainsi que la certitude qu’il

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Littérature
Temps de lecture : 9 minutes