Festival Brésil en mouvements : des mères contre la barbarie

Du 15 au 18 septembre, le festival Brésil en mouvements assume plus que jamais son choix de promouvoir un art en lutte, à l’aube d’élections cruciales qui pourraient chasser Bolsonaro du pouvoir.

Patrick Piro  • 7 septembre 2022 abonné·es
Festival Brésil en mouvements : des mères contre la barbarie
© « La mère de toutes les luttes », de Susanna Lira. (Photo : Susanna Lira.)

L’art et la lutte sont irréductibles : c’est le manifeste du festival Brésil en mouvements, du 15 au 18 septembre. Depuis ses origines, il y a dix-huit ans, cet événement cinématographique s’est attaché à montrer en images ce qui bouge dans ce pays empêtré dans les injustices sociales, les discriminations et la destruction de la nature. En 2022, il n’a guère d’efforts à fournir pour justifier son parti pris, alors que le pays s’apprête à voter pour des élections générales, perçues comme les plus cruciales que le Brésil ait connues.

D’abord parce que la démocratie y est réellement en péril. Quatre ans de gouvernement d’extrême droite de Jair ­Bolsonaro ont non seulement fait reculer le pays de plusieurs décennies, mais aussi profondément dégradé les institutions. Et le président en place, sur le modèle d’un Donald Trump, émet des menaces à peine voilées de putsch au cas où il serait défait dans les urnes, en octobre prochain.

Un cinéma de résistance, détesté par le pouvoir

« Le cinéma devient un territoire de combat où le monde d’après se construit en images », affirme le festival, qui a voulu ériger sa sélection en un « témoignage d’un embrasement – d’un désir d’avenir que la vague bolsonariste ne pourra pas éteindre ». Et ce n’est pas un hasard s’il y est beaucoup question de femmes et de mères, noires ou autochtones, qui en sont fréquemment les cibles.

Ensuite, parce que ce cinéma est lui-même en résistance, objet de détestation d’un pouvoir qui s’est attaqué à l’art et à la culture dès son premier jour d’exercice, en raison de leur pouvoir émancipateur. Il a éliminé le ministère de la Culture, remplacé par un secrétariat d’État sous tutelle du ministère du Tourisme et dirigé par des incompétents (quatre secrétaires en quatre ans. L’un d’entre eux sera viré pour s’être montré inspiré par Goebbels).

Des artistes ont été poursuivis pour leurs œuvres, des

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Cinéma
Temps de lecture : 8 minutes