« Deux secondes d’air qui brûle » de Diaty Diallo : feu sur l’injustice
Un premier roman qui dit l’exclusion des quartiers populaires, la stigmatisation des corps et la banalisation de la violence.
dans l’hebdo N° 1729 Acheter ce numéro

La tragédie se joue un 16 juillet, « un soir d’été comme tous les soirs d’été ». Dans son quartier populaire, Astor, qui a abandonné ses études d’arts appliqués pour devenir jardinier, a prévu d’aller en soirée dans un parking avec son cousin Samy. Celui-ci étant en retard, il décide d’y aller seul et de « s’assembler au reste de la communauté » tant bien que mal.
Il fait la rencontre d’Aïssa, tombe sous son charme, mais n’a le temps d’échanger avec elle que quelques mots. Dehors, quelqu’un crie. Une grenade entre par les voies d’aération. Le gaz étouffe les participants. Et Astor ne retrouve plus Aïssa.
À l’extérieur – car le début du roman alterne entre le sous-sol, le lieu de la fête et de la liberté, et l’extérieur, celui de la répression –, la bande d’Astor se raconte des « histoires déjà racontées des dizaines de fois » et s’oppose sur des « débats rincés ».
Il y a là Chérif, le frère aîné de Samy, qui vient de réussir ses partiels de droit et n’a pas encore choisi sa spécialité pour la rentrée, Nil, chaudronnier, Issa, futur éducateur, et Demba, qui écrit et chante. Une somme de vies tranquilles et « presque chiantes ».
Le groupe de copains se fait contrôler par la police, qui ne semble pas avoir envie de les écouter. En quelques secondes,
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