Les milices d’extrême-droite prennent la rue

Des démonstrations de force ont eu lieu ces derniers jours dans plusieurs villes françaises, se servant de l’affaire Lola malgré l’opposition des parents de la victime.

Daphné Deschamps  • 26 octobre 2022
Partager :
Les milices d’extrême-droite prennent la rue
© Une manifestation d'extrême droite à Paris, le 20 octobre 2022. (Photo : Samuel Boivin / NurPhoto / NurPhoto via AFP.)

Un enchaînement de démonstrations de force et de violences d’extrême droite a eu lieu ces derniers jours dans plusieurs grandes villes, sous le prétexte d’hommage à Lola, 12 ans, assassinée la semaine dernière. La coupable présumée de ce crime atroce est immigrée, et les extrêmes droites y ont vu un prétexte parfait pour organiser des rassemblements demandant « Justice pour Lola », malgré l’opposition répétée des parents de la victime à toute récupération.

Organisé par l’Institut pour la justice, think tank d’extrême droite, un rassemblement a réuni à Paris, jeudi 20 octobre, environ un millier de personnes, avec des « stars » de l’extrême droite comme Éric Zemmour ou Nicolas Bay, mais aussi des antisémites notoires, les catholiques intégristes de Civitas et une cinquantaine d’identitaires cagoulés.

Enquête du parquet de Lyon

Vendredi 21 octobre, un cortège de plusieurs centaines d’identitaires locaux, eux aussi cagoulés et scandant « Immigrés assassins », a défilé à Lyon. Ce qui a poussé le parquet de Lyon à ouvrir une enquête pour « provocation publique à la haine ou à la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion ». Un rassemblement similaire s’est déroulé à Strasbourg, où un confrère de Rue89 a été menacé par des hooligans néonazis.

Samedi 22 à Rennes, les identitaires ont marché derrière une banderole « Justice pour Lola – White Lives Matter ». Et dans la soirée, des individus masqués ont attaqué un bar réputé antifasciste dans le centre-ville. Des messages du même acabit fleurissent sur les canaux néonazis à l’international, réclamant une « justice de race » et une vengeance contre les exilés.

Société Politique
Temps de lecture : 2 minutes
Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

« J’aimerais qu’on combatte le système qui rend les étrangers fous »
Témoignage 18 décembre 2025 abonné·es

« J’aimerais qu’on combatte le système qui rend les étrangers fous »

À l’occasion de la Journée internationale des migrants ce 18 décembre, des collectifs appellent à une grève antiraciste, la « Journée sans nous ». Politis a rencontré Ousmane, sans-papiers guinéen. Il raconte la mécanique d’un système « qui profite des sans-papiers » et les pousse à bout.
Par Pauline Migevant
« Le mérite existe-t-il ? » : notre sélection pour aller plus loin
Sélection 17 décembre 2025

« Le mérite existe-t-il ? » : notre sélection pour aller plus loin

Une sélection de la rédaction de Politis, pour compléter la lecture du numéro spécial « Vouloir n’est pas pouvoir. Le mérite extiste-t-il ? », à retrouver sur la boutique en ligne ou sur le site du journal.
Par Politis
Kaoutar Harchi, Dylan Ayissi : « Le mérite est une notion piège »
Entretien 17 décembre 2025 abonné·es

Kaoutar Harchi, Dylan Ayissi : « Le mérite est une notion piège »

Dans un entretien croisé, l’autrice et sociologue et le président de l’association Une voie pour tous remettent en question la notion de mérite dans un système scolaire traversé par de profondes inégalités.
Par Kamélia Ouaïssa et Hugo Boursier
Les oubliés de la République et la cuillère d’argent
Politique 17 décembre 2025 abonné·es

Les oubliés de la République et la cuillère d’argent

Lundi 8 décembre, les candidats à la mairie de Paris ont été auditionnés par des personnes précaires. Croyant dur comme fer à la méritocratie, David Alphand, co-directeur avec Rachida Dati du groupe Changer Paris, a pris plusieurs cartons rouges.
Par Pauline Migevant