« Reprise en main » de Gilles Perret : la finance aux ouvriers !
Le réalisateur signe son premier long métrage de fiction, une joyeuse comédie sociale… et capitalistique. Rencontre.
dans l’hebdo N° 1728 Acheter ce numéro

On se souvient de la séquence finale, bouleversante, de Debout les femmes !, le film précédent de Gilles Perret coréalisé avec François Ruffin : à l’instar d’un chœur antique, au sein de l’Assemblée nationale, les femmes de ménage chantaient leur émancipation. La fin du documentaire était ainsi fictionnée.
Gilles Perret n’avait plus qu’un pas à faire pour se lancer dans un premier long métrage de fiction. Et voici Reprise en main. D’évidence, le cinéaste s’est trouvé à l’aise dans ce nouvel exercice. « Entre le documentaire et la fiction, explique-t-il, il y a plusieurs similitudes : j’ai le même rapport de proximité avec les personnes que je filme, faire qu’avec l’équipe technique et les comédiens. J’essaie d’être le plus juste possible et de donner de la visibilité à ceux qu’on ignore habituellement. »
Cependant, Gilles Perret discerne deux grandes différences. La première, c’est la liberté que permet l’écriture de fiction. « D’autant que, sur le sujet de l’industrie et de la finance, je savais que mes interlocuteurs, s’ils avaient voulu me parler franchement, auraient été mis en porte-à-faux. »
D’où ce « scénario un peu fou », précise-t-il, coécrit avec Marion Richoux, sa compagne à la ville, qui raconte comment des salariés d’une usine de décolletage (c’est-à-dire de mécanique de précision) réussissent à s’emparer de leur outil de production au nez et à la barbe de financiers avisés.
La lourdeur de l’équipe technique, rassemblant une quarantaine de personnes, tranche aussi avec le documentaire. Mais qu’à cela ne tienne : tout le monde semble avoir été très soudé autour de ce tournage.
« Je les ai tous immergés dans mon milieu, la vallée
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