« Black is beltza II : Ainhoa » de Fermin Muguruza : une odyssée en noir et noir

Un trépidant film d’animation à forte teneur (géo)politique.

Jérôme Provençal  • 15 novembre 2022 abonné·es
« Black is beltza II : Ainhoa » de Fermin Muguruza : une odyssée en noir et noir
© Photo : DR.

Activiste majeur de la scène musicale alternative basque, connu notamment pour avoir été le chanteur des groupes punks Kortatu et Negu Gorriak, Fermin Muguruza s’est tourné vers le cinéma au milieu des années 2000.

Black is beltza II : Ainhoa, Fermin Muguruza, 1 h 25.

Après avoir signé plusieurs documentaires musicaux, il a réalisé le long métrage d’animation Black is beltza (« beltza » signifiant « noir » en basque) à partir du roman graphique éponyme, coécrit par lui.

Sorti dans les salles françaises en 2019, ce film décrit les tribulations de Manex, un jeune Basque plongé au cœur de l’effervescence contestataire des années 1960 – en commençant par le mouvement des droits civiques aux États-Unis – et emporté dans de multiples péripéties à travers le monde.

© Politis
Photo : TALKA RECORDS & FILMS / BIB2 AINHOA AIE LAGARTO FILMS / DRAFTOON STUDIO.

Trois ans après, Fermin Muguruza présente Black is beltza II : Ainhoa. Adapté lui aussi d’un roman graphique coécrit par le musicien-cinéaste, ce deuxième épisode constitue une extension plus qu’une suite du premier et laisse présager une possible saga au long cours.

Vitalité offensive

Le récit se déroule cette fois dans la seconde moitié des années 1980 et a pour personnage central une jeune femme de 21 ans, Ainhoa, fille de Manex. À son tour, elle va vivre une rocambolesque série d’aventures en différents points chauds du globe, zones de conflit et/ou places fortes du trafic d’héroïne, qui apparaissent ici comme autant de pions sur le vaste échiquier géopolitique mondial.

Oscillant entre action et investigation, dans un style d’animation très réaliste, le film retrace ainsi une moderne odyssée initiatique riche en rebondissements et scandée par de nombreux extraits de chansons, plutôt percutantes – celles de Kortatu en tête. 

S’il semble parfois trop chargé ou démonstratif, au détriment de la nuance, il emporte l’adhésion grâce à sa vitalité offensive qui ne faiblit pas une seconde.

Cinéma
Temps de lecture : 2 minutes