« Le monde de Kaleb » : sans papiers, avec amour

Un premier long-métrage qui montre la création d’une famille d’élection.

Christophe Kantcheff  • 1 novembre 2022 abonné·es
« Le monde de Kaleb » : sans papiers, avec amour
© Un film qui montre un collectif lié par des solidarités affectives, où chacun trouve à se réchauffer auprès des autres. (Photo : JHR Films.)

Kaleb, 10 ans, est le jeune fils de Betty, venue d’Éthiopie plusieurs années plus tôt, mais toujours sans papiers. Son parcours pour régulariser sa situation est particulièrement compliqué parce qu’elle n’a plus de famille dans son pays d’origine. Et que celui-ci ne répond à aucune demande de document administratif. Kaleb lui-même, pourtant né en France, n’a pas encore la nationalité française. Il était bébé quand son père les a abandonnés, lui et sa mère.

Le Monde de Kaleb, Vasken Toranian, 1 h 07.

Betty et Kaleb ne sont pourtant pas seuls : un homme, Jean-Luc, tailleur dans le huitième arrondissement de Paris, leur apporte son aide. Un ami à lui, Mehdi, qui travaille également les tissus, est aussi très présent.

Solidarités affectives

Voilà Le monde de Kaleb, titre de ce premier long-métrage documentaire de Vasken Toranian. Ce monde, c’est un petit collectif lié par des solidarités affectives, où chacun trouve à se réchauffer auprès des autres. Le chemin à obstacles pour que Betty obtienne des papiers est devenu le moteur de cette famille d’élection.

© Politis
Photo : JHR Films.

Même si chacun poursuit ses activités quotidiennes – Betty est femme de ménage, Jean-Luc et Mehdi font des costumes –, un seul but les anime. Ils s’encouragent, se parlent à l’envi, protègent Kaleb, cherchent des solutions, tout en sachant que la seule valable passe par la préfecture. Jean-Luc et Mehdi se houspillent amicalement (et c’est souvent drôle).

Jean-Luc est particulièrement touchant, dont on devine les désillusions passées. Habitué à voir les choses en noir, ce qu’il accomplit pour Betty et Kaleb élargit son horizon, le rend actif, positif. Le Monde de Kaleb montre des individus qui se transforment, en même temps qu’un groupe de quatre personnes qui invente jour après jour sa forme d’existence, créant un espace de vie où l’air, chargé d’amour, est plus respirable.

Cinéma
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