Colette, glorieuse émancipée
Le cent cinquantième anniversaire de la naissance de Colette est l’occasion de confirmer l’importance littéraire de l’autrice du Blé en herbe.
dans l’hebdo N° 1747 Acheter ce numéro

Jusque-là peu réceptif au talent de Colette, André Gide lui formula ainsi son enthousiasme, en 1920, pour Chéri, le livre qu’elle venait de faire paraître : « Moi ce que j’aime surtout dans votre livre, c’est son dépouillement, son dévêtissement, sa nudité. Déjà je voudrais le relire – et j’ai peur : Si j’allais le trouver moins bien ! Vite, envoyons cette lettre avant de la jeter au tiroir. » Drôle de façon de faire des compliments ! Ce qui se lit chez Gide est finalement un sentiment qui a longtemps caractérisé le regard porté sur l’écrivaine Colette : la condescendance.
Sans doute est-ce parce que Colette est une femme. Mais il faut être plus précis. Ainsi que le note Pierre-Louis Rey dans l’excellente Histoire de la France littéraire (parue aux PUF en 2006) : « Sa carrière au music-hall et ses divorces ont mieux fait connaître Colette du grand public que ses romans. Dès qu’une femme invente sa vie, on s’intéresse moins à son œuvre qu’à elle-même. » Il ajoute : « Mêlant sans a priori de genres romans, récits, nouvelles et souvenirs, Colette a contribué sans rechigner à la confusion. »
Les célébrations peuvent servir à faire le point. Si le cent cinquantième anniversaire de sa naissance est l’occasion de relire, de lire vraiment ou de découvrir l’œuvre de Colette, alors il n’y aura plus de doute sur la place qu’elle tient dans notre patrimoine littéraire : elle figure au premier plan. Ses titres en livre de poche abondent et
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