Diffamations et outrances du « Point »

À lire Le Point (23 février), « le parti de l’étranger » serait de retour sous la forme du « mélencho-lepénisme ». Franz-Olivier Giesbert range scandaleusement le RN et LFI dans un même sac de « poutinolâtres ». Une diffamation poussée très loin puisque, selon lui, les mélenchonistes auraient hérité cela de leurs « ancêtres “collabos” qui applaudissaient aux conquêtes du Führer », et seraient « les enfants de Jacques Doriot ».

Suivent seize pages de dénonciation des « bourgeois mélenchonistes », des « boluches » qui « se renient socialement » en trahissant leur classe : Annie Ernaux, Pierre Lemaître et une bonne vingtaine de célébrités y sont épinglés comme des traîtres pires que « la gauche caviar […] dont les convictions étaient, rétrospectivement, à peu près alignées sur le mode de vie ».

On sent les regrets. Cette « enquête » de l’hebdo du milliardaire François Pinault sur « le soft power anticapitaliste » dans les médias, les universités et le showbiz, à laquelle Michel Onfray et Daniel Cohn-Bendit apportent leur fiel, prêterait à rire si sa rhétorique n’empruntait pas autant au Gringoire de la fin des années 1930.