Les guitares peuvent-elles tuer le fascisme ?

Dix ans après l’assassinat de Clément Méric par des néonazis, deux concerts lui rendront hommage et poseront la question de la bataille culturelle contre l’extrême droite.

Daphné Deschamps  • 31 mai 2023 abonné·es
Les guitares peuvent-elles tuer le fascisme ?
© DR

« This machine kills fascists », écrivait Woody Guthrie sur sa guitare en 1941. L’inscription, qui a marqué nombre d’artistes et de militants, n’a jamais été réaliste, puisque le nombre de fascistes tués à coups de guitare est, à notre connaissance, assez faible, sinon nul. Cependant, si elle a eu autant d’impact et se retrouve toujours aujourd’hui sur les instruments, stickers et affiches de groupes indépendants, jusqu’aux guitares de Rage Against the Machine, c’est qu’on peut y trouver un fond de vérité.

La lutte contre le fascisme, et contre les idéologies d’extrême droite en général, est aussi une guerre culturelle. S’il n’est pas question de tuer littéralement leurs représentants, il s’agit bien de faire disparaître leurs idées de l’horizon politique. En ce sens, la musique a toujours eu une place très importante dans les cultures des mouvements antifascistes, antiracistes ou féministes, souvent liées aux contre-cultures.

C’est donc en toute logique qu’au programme du Week-end international antifasciste d’hommage à Clément Méric, dix ans après son assassinat par des militants ­néonazis de Troisième Voie, se tiennent deux concerts avec des artistes dont ­beaucoup ne cachent pas leur engagement.

Deux soirées donc, l’une plus oi !, punk et skinhead, et l’autre orientée rap et musique électronique. « C’était évident pour nous de participer à ce week-end », avance Mateo, chanteur de Brigada Flores Magon, à l’affiche de la première soirée au Kilowatt à Vitry-sur-Seine (94), le vendredi 2 juin. « Depuis la création de notre groupe il y a vingt-six ans, on a toujours revendiqué une critique radicale antifasciste, on vient d’une génération de culture redskin, et l’assassinat de Clément Méric nous avait beaucoup touchés. Si on n’avait pas été invités à jouer, on aurait été dans le public. »

Faire sortir le combat antifasciste des cercles

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Musique
Temps de lecture : 4 minutes