« IV/III » : la réalité en pleine face
Pascal Bouaziz et Jean-Michel Pires récidivent avec un troisième album de Bruit noir. Sombre et radical. Politique avant tout.
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© Simon Gosselin
Maintenant qu’il a été mis fin, par ses protagonistes mêmes, à l’histoire de Mendelson il y a un an, Pascal Bouaziz et Jean-Michel Pires peuvent se consacrer entièrement à Bruit noir. Après les deux premiers volets d’un futur triptyque, I/III et II/III, on attendait logiquement l’arrivée de III/III. Ce sera finalement IV/III. Pas histoire de jouer à l’album perdu mais parce qu’ils ont décidé de garder III/III pour eux. « Trop bon », disent-ils dans « Bruit noir IV », avant d’ajouter : « Marre de lâcher de la confiture à ce pays de cochons. » Première déflagration bien dans leur manière qui n’épargne rien ni personne. Surtout pas eux-mêmes.
Les moyens employés sont assez modestes : les mots de Pascal Bouaziz mis en musique par Jean-Michel Pires dans un style qui évoque souvent l’impact un peu irréel d’une pluie de météorites. Mais les mots sont des projectiles imparables quand ils sont lancés avec autant de colère, de rage que d’intelligence dans leur puissance brute. Pas de litotes ni d’euphémismes, rien pour habiller la réalité qui la ferait voir dans une lumière moins implacable. On appellera donc un chat un chat et, surtout, un salaud un salaud.
Bruit noir est cru et ne fait rien pour faire joli.
Bruit noir est cru et ne fait rien pour faire joli. Bruit noir parle du monde d’aujourd’hui et de la catastrophe qui vient. Sur un mode radical loin de tout consensus affadissant. On se sent tout de suite moins seul en cette
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