Selon que vous serez nazi ou musulman…

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Le 6 juin, en marge des manifestations contre la réforme des retraites, deux policiers de Lille avaient été photographiés arborant des tatouages suprémacistes et néonazis sur les bras. Avocate et conseillère régionale (PS), Sarah Kerrich-Bernard avait saisi l’Inspection générale de la police nationale (IGPN). Une circulaire de la Direction générale de la police nationale de 2018 prévoit en effet que les policiers n’ont pas le droit d’arborer des tatouages visibles qui signent une appartenance politique, syndicale, confessionnelle ou associative, ou qui portent atteinte aux valeurs fondamentales de la nation. La réponse lui est parvenue en fin de semaine dernière dans un courrier officiel.
Pour avoir « contrevenu aux obligations déontologiques de neutralité, d’impartialité, de dignité et d’exemplarité qui s’imposent […] en n’ayant pas masqué comme il le convenait leurs tatouages », ces fonctionnaires de police « ont été sanctionnés d’un rappel à la règle ». Une sanction si petite qu’elle revient à considérer le nazisme comme une opinion comme les autres dans les rangs de la police. Le même jour, Mediapart nous contait la mésaventure d’un candidat musulman éconduit par la préfecture de police de Paris pour le seul tort de présenter une hyperkératose sur le front, signe d’une pratique régulière de la prière. Une discrimination validée par la justice administrative, qui y voit « une manifestation de ses croyances, incompatible avec le devoir de neutralité exigé du policier durant l’exercice de ses fonctions ». Une exigence à géométrie très variable.
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