2027 : une primaire et deux candidats de gauche
Le congrès du Parti socialiste oppose deux lignes stratégiques : l’union élargie incluant une primaire ou le repli sur une candidature strictement socialiste. Le résultat pèsera lourd sur la présidentielle de 2027.

© Maxime Sirvins
Ce qui se joue au congrès du Parti socialiste n’a rien d’anodin. Deux lignes s’affrontent. L’une plaide pour l’union des gauches et des écologistes pour la présidentielle, hors LFI, l’autre pour une candidature socialiste quoi qu’il en coûte.
Même si la mobilisation lors du premier tour du scrutin n’a pas vraiment emballé les foules – quelque 20 000 votants pour 40 000 militants encartés –, le nom du futur premier secrétaire – Olivier Faure le sortant ou Nicolas Mayer-Rossignol son challenger – sera déterminant dans la capacité de la gauche de créer les conditions de sa victoire ou de son propre sabordage.
Pour le maire de Rouen et ses petits camarades du texte d’orientation numéro 3 – comme on dit en langage solférinien –, nul besoin d’une primaire puisque les socialistes sont les meilleurs, redomineront bientôt la gauche – après leur 1,7 % en 2022 – et ils ont même un candidat pour ça en la personne de Raphaël Glucksmann, qui leur a permis de retrouver des couleurs lors des dernières élections européennes. 13,8 %, ne nous emballons pas non plus. Suffisant pour imposer leur chouchou à la gauche, croient-ils.
Il n’y a que rassemblée que la gauche peut espérer être au second tour.
Une logique identitaire qui conduirait nécessairement à la prolifération des candidatures à gauche, les insoumis ayant généreusement annoncé qu’ils mettaient leur candidat à la disposition de la gauche et des écologistes. Autant dire que, dans ces circonstances, les chances qu’un candidat de gauche passe le second tour sont quasi nulles.
L’autre option, celle que privilégie l’actuel premier secrétaire du PS, mais aussi Marine Tondelier des écologistes, François Ruffin ou encore Clémentine Autain, c’est une primaire – avec des méthodologies différentes. C’est sans doute la proposition politique la plus raisonnable du moment si la gauche veut espérer reprendre un jour le pouvoir. Il n’y a que rassemblée qu’elle peut espérer être au second tour. La gauche doit donc s’entendre sur un mode de désignation de celui ou celle qui sera le ou la mieux placé·e pour incarner la gauche, et donc la rassembler.
Pour autant, faut-il un unique candidat de la gauche et des écologistes ? Pas nécessairement. Le sondage Harris publié par Regards montrait que deux candidatures de gauche ne l’empêchaient pas d’être au second tour avec 19% pour un candidat social-démocrate et 8% pour un candidat insoumis.
Le pire qui pourrait advenir, c’est que les deux candidats, le social-démocrate et l’insoumis, fassent jeu égal autour des 10-15 % les empêchant probablement de se qualifier. Alors, l’un devra se désister pour l’autre. Sinon, les électeurs se tourneront vers le candidat qu’ils jugeront le plus à même de l’emporter pour mieux distancer le second. Vote utile…
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